" L'île des esclaves " de Marivaux présenté par la 4ᵉ Monet

Interview d'Arlequin

Bonjour, nous aimerions vous poser quelques questions sur votre périple sur une île bien particulière.

Bonjour, oui, j’accepte avec plaisir de vous raconter mon fabuleux périple.


1-Quelles sont vos origines ?

Je viens depuis toujours d’Athènes, en fait mon premier voyage était celui-ci.

2-Que portiez-vous à la suite de votre naufrage dans la scène 1 ?

Je portais une bouteille de vin que j’ai sauvé du naufrage.

3-Quelles sont les premières pensées qui vous reviennent à l’esprit lorsque vous y repensez ?

Je repense à la correction que mon maître a subie lorsque Trivelin a débarqué et je pense que si tous les maîtres et maîtresses allez sur cette île la vie serait plus juste.

4-Comment avez-vous réagi quand vous deviez inverser vos rôles avec Iphicrate ?

Je l’ai bien pris, car mon maître connaissait le mal qu’il me faisait subir avant la leçon de Trivelin.

5-Avez-vous pardonné à Iphicrate son comportement malsain envers vous ?

Oui, je lui ai déjà pardonné son comportement tyrannique.

6-Pourquoi avez-vous eu cet amour pour Euphrosine ?

Même si elle a beaucoup de défauts, elle a quelque chose qu’on ne trouve pas chez d’autres. Je suis tombé sous son charme.

7-À la fin étiez-vous content que l’on puisse vous considérer comme égaux ?

Oui, j’étais très heureux, ravi, gai, car cela changera à tout jamais ma vie.

8-Comment jugiez-vous Iphicrate dans la scène 5 ?

Je le jugeais de bon enfant, car il vient de bonne famille non de famille roturière.

9-Dans la scène 6, Cléanthis et vous parodiaient à la société mondaine, comment vous y preniez-vous ?

Cléanthis m’a invité à lui faire la cour selon les codes de séduction et de galanterie.

Interview d'Euphrosine

1-Quelles étaient vos premières impressions quand vous avez compris que vous étiez bloquée sur cette île ?

Mes premières impressions quand j’ai su que nous étions bloqués sur cette île, j’éprouvais surtout de la tristesse, de la peur et aussi beaucoup de surprise ! De la tristesse, car je n’allais plus voir du monde et des proches, de la peur, car je ne savais pas qui j’allais rencontrer et comment nous allions survivre et enfin de la surprise, car je n’aurais jamais pensé échouer sur une île….

2-Et maintenant, quelles étaient vos impressions quand vous avez était jetée dans l’esclavage ?

Quand j’ai appris que j’allais être jeté dans l’esclavage, j’ai ressenti énormément de peur, car je ne savais pas ce qu’il allait m’arriver et je n’avais surtout pas l’habitude d’être esclave.

3-Qu’avez-vous pensé de Trivelin en arrivant sur l’île ?

Au début, j’en ai eu très peur, car je ne savais pas ce qu’il allait pouvoir me faire, je me suis montrée très calme et attentive pour ne pas être mal vue… Au fur et à mesure, j’ai compris qu’il était plutôt gentil et qu’il était là pour notre bien et pas pour nous faire du mal.

4-Comment vous sentiez-vous le hors de la première épreuve de Trivelin ?

Je n’étais pas bien, je déteste qu’on me dise tous mes défauts et quoi faire, mais j’ai compris que c’était pour mon bien et que c’est ce que je faisais subir à Cléanthis…

5-Étiez-vous vraiment fâchée avec Cléanthis ?

Oui, je n’ai pas du tout aimé les reproches qu’elle a pu me faire dans la première épreuve de Trivelin, mais à la fin, j’ai fini par comprendre que tout le monde a des défauts et qu’il faut les accepter ! Donc, j’ai fini par me réconcilier avec elle…

6-Comment vous sentiez vous au moment où Cléanthis est venue vous voir pour vous dire qu’Arlequin était tombé amoureux de vous ?

Sur le moment, j’ai était très surprise de la nouvelle, cela me paraissait impossible, car je suis une maitresse te lui un esclave ! Quand j’y ai réfléchis plus tard cela aurait pu très bien se faire car nous sommes égaux !

7-Quelle a était votre première réaction quand vous avez vu qu’Arlequin et Iphicrate avaient repris leurs places ?

Je ne comprenais pas la situation, je ne savais s’ils s’étaient réconciliés, si Trivelin leur avait dit que leur entraînement était terminé ou s’ils avaient désobéis au chef.

8-Au début étiez-vous d’accord avec leurs choix ?

Quand j’ai appris qu’ils s’étaient réconciliés, qu’ils étaient maintenant amis et qu’ils se considéraient à présent comme égaux, je trouvais cela absurde, car pour moi, ce n’est pas possible qu’un maître soit égal à son esclave. Puis j’ai trouvée l’idée surprenante et je voulais faire de même avec Cleanthis…

9-Quel sentiment éprouviez-vous au moment où vous aviez repris vos places, mais que vous étiez maintenant amies et égales ?

J’éprouvais beaucoup de joie, car je savais au fond de moi que je n’allais plus pouvoir faire souffrir Cléanthis comme nous étions à présent égales… J’étais surtout très contente d’être maintenant amie avec elle.

10-Comment vous sentiez vous quand vous avez appris que vous alliez pouvoir partir de l’île ?

Je me sentais très joyeuse, car j’allais pouvoir rentrer chez moi et voir d’autres personnes, mais aussi triste, car j’ai beaucoup appris sur cette île et je me suis réconciliée avec la personne la plus chère à mes yeux, et que j’ai malheureusement fait souffrir pendant tout ce temps, Cléanthis…

Interview de Trivelin

1- Que faisais-tu avant de gouverner l’île des esclaves ?

J’étais esclave à Athènes.

2- Comment es-tu arrivé sur cette île ?

Je suis parti faire une sortie en mer avec mon maître et nous nous sommes échoués. Il n’a pas survécu.

3- D’où vient le nom « île des esclaves » ?

Au début, l’île n’avait pas de nom puis au fil du temps des esclaves et leurs maîtres se sont échoués sur l’île. J’ai donc eu l’idée de « l’île des esclaves ».

4- Pourquoi avez-vous voulu gouverner l’île des esclaves ?

J’ai voulu gouverner cette île pour aider les esclaves.

5- Et comment y avez-vous accédé ?

Je me suis fait passer pour un maître puissant d’un pays inconnu.

6- Qui a inventé le système d’échanger les rôles ?

Je l’ai inventé, car les esclaves étaient plus nombreux que les maîtres et cela faisait comprendre aux maîtres à quel point ils étaient cruels.

7- L’île était-elle déserte quand vous êtes arrivé ?

Non, il y avait quelques esclaves qui tout comme moi se sont échoués et un maître violent qui y faisait régner la peur.

8- Comment les autres habitants sont arrivés ici ?

Ils se sont aussi échoués. Personne ne s’est arrêté ici volontairement.

9- Est-ce qu’ils repartent tous de l’île après s’être « réconciliés » ?

Cela dépend, s’ils se sentent bien ici, ils peuvent rester s’ils ne veulent pas rester, ils partent.

Contexte historique et géographique

Nous mettons cette image, car cette île a été découverte en 1722 par Jean-Marie Briand (la pièce est parue en 1725), c’était une île d’esclaves oubliée et elle s’appelle l’île Tromelin qui ressemble fortement à Trivelin le chef de l’île des esclaves. Cette île a pu inspirer Marivaux pour l’écriture de sa pièce : l’île des esclaves.


Le livre l’île des esclaves est paru pendant le siècle des Lumières au XVIIe siècle. À cette époque, la France est sous monarchie absolue. Les lieux évoqués dans la pièce sont Athènes qui se situe au Sud-Ouest de la Grèce et la Grèce qui se situe dans le Nord-Est de la Méditerranée.

Critiques littéraires

Arlequin va faire ce geste de gratitude, de gentillesse pour montrer à son maître à quel point il l’a aidé. Et pour Iphicrate et Euphrosine sont tous deux (comme dit Trivelin) « vous Iphicrate, vous, Euphrosine, je vous vois attendris ». Au final, la pièce se termine sur une scène très attendrissante qui montre aux personnages à quel point ils s’aiment et qu’il n’y a plus du tout de signes « d’esclave » ou de « maître » et qu’ils finissent tous au même rôle qui est d’humain.


Les critiques négatifs du livre : « ce livre était ennuyant » car il n’y avait aucune action, c’était répétitif, ou encore « ce livre est compliqué » à comprendre ou à lire. Le livre n’est pas aux goûts de tous : certains l'apprécient et d'autres moins voire pas du tout !

La Comedia Dell'Arte

Définition :

La comedia dell'arte est un genre de théâtre populaire italien, né au XVIe siècle, où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l'ingéniosité. Ce genre est apparu avec les premières troupes de comédie avec masques, en 1528.

Les Personnages De La Comedia Dell'arte :

Arlequin :

Au début, Arlequin est un valet bouffon, malin, maladroit de temps à autre et espiègle (il aime faire des farces), qui, au fil du temps, s'est transformé en évoluant et devenant petit à petit un valet sympathique, rusé, gourmand, sensible et paresseux. Il est gourmand, paillard, un peu sot, mais avec un bon fond, sans métier fixe. Il n'est pas le seul valet malin de la Comedia : Arlequin est un personnage malin, joueur, un peu paresseux. Il porte un costume multicolore, généralement formé de losanges ou de triangles rouges, noirs, et parfois aussi bleus ou jaunes. Arlequin vient de Bergame.

Colombine :

C'est la soubrette confidente de sa maîtresse mais elle peut être aussi une entremetteuse dans les affaires de cœur voire une courtisane. Elle est douée pour mener des intrigues amoureuses.

Personnage de la comédie italienne. Colombine est parfois la fille de Pantalon, parfois celle de Cassandre, souvent courtisée par des vieillards amoureux ; tour à tour la maîtresse et la femme d'Arlequin, ou de Pierrot, elle est toujours une soubrette vive, vêtue de blanc, coiffée d'un petit bonnet et portant le tablier vert qui la fait reconnaître. Vers la fin du XVIIe siècle, Colombine prit sur la scène des Italiens, dans la comédie et la pantomime, les traits d'Arlequin et épousa les rôles variés de l'emploi, tantôt servante, tantôt cavalier, tantôt petite fille, tantôt médecin, tantôt avocat, mais surtout femme d'Arlequin, dont elle porte désormais le costume et le masque.

Pierrot :

Pierrot est un personnage de l’ancienne comédie italienne, l’un des zannis ou valets bouffons de la comédie italienne. Pierrot est candide, badin et a une certaine dose de bon sens. Son vêtement est blanc. Il ne porte pas de masque et a le visage enfariné. Souvent, dans la Comedia Dell'Arte, il est le rival d’Arlequin auprès de Francisquine ou de Zerbinette, et il est amoureux de Colombine la blanchisseuse dans certaines représentations.

Valet au costume blanc, il est jeune, beau garçon, et honnête. Il plaît aux servantes dont il peut tomber amoureux. Lui aussi, poussé par Polichinelle ou Brighella ou une soubrette, joue de mauvais tours aux vieillards.

Point utopie

Définition :

Construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue par rapport à celui qui la réalise, un idéal. Projet dont la réalisation est impossible, conception imaginaire. Cela correspond à imaginer un monde meilleur.

Utopia, Thomas Moore, 1516 :

Résumé : pamphlet virulent dirigé contre la société anglaise d'Henri VIII et construction imaginaire proposant en contrepoint l'image d'une société idéale, L'Utopie, publiée en 1516, est la célèbre contribution de l'humaniste chrétien Thomas Moore au débat philosophique sur les finalités du politique. Ami d'Érasme, dénonçant avec lui les égarements de l'Église et de l'État, Moore espère, en dressant le tableau de la cité idéale, rappeler à chacun, gouvernants ou gouvernés, la voie du Bien commun. L'inégalité des richesses et l'intolérance religieuse sont les principales cibles de sa critique. À quoi bon l'utopie ? À force de faire des concessions à l'ordre des choses sous prétexte de réalisme et d'efficacité la réflexion politique finit par perdre toute référence à l'idéal et aux valeurs. Une utopie (le mot inventé par Moore signifie, par ses racines grecques, lieu qui n'existe pas) n'est donc pas une attitude naïve : symptôme d'une crise morale, elle est aussi et surtout une tentative pour renvoyer une société à ce qu'elle attend d'elle-même. Un rêve, oui, mais pour affermir la volonté politique.

Le meilleur des mondes, Aldous Huxley, 1931 :

Résumé : défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d’œuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps. « Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique. »

À gauche, Symbolique : c’est un ouvrage qui a un concept dystopique.

À droite, Symbolique : c’est le premier ouvrage du concept « utopie ».


Lexique participatif

Abjurer : abandonner solennellement (une opinion religieuse).

Affliction : tristesse profonde.

Bagatelle : les bagatelles désignent des objets ou des opinions de peu de valeur. Au singulier, la bagatelle peut avoir le même sens, mais également désigner une amourette, ou l'acte sexué.

Barbarie : état d'un peuple considéré comme non civilisé (s'oppose à civilisation).

Dédaigneux : qui a ou exprime du dédain.

Diligence : rapidité dans l’exécution d’une chose.

Effarouché : participe passé du verbe effaroucher. Affolé, effrayé, apeuré.

Façonnier : personne qui travaille à façon.

Finesse : qualité de ce qui est délicat et bien exécuté.

Formalité : opération prescrite par la loi, la règle et sans laquelle un acte n'est pas légal, valide.

Gager : parier, supposer que.

Guenille : vêtement vieux et déchiré.

Hâbleur : personne qui a l'habitude de parler beaucoup, en exagérant, en se vantant.

Libéral : qui donne facilement, largement.

Littéral : qui utilise les lettres.

Pâtir : éprouver une souffrance, un dommage du fait de quelque chose : population qui pâtit des restrictions. Subir les conséquences néfastes de quelque chose : les fleurs ont pâti de la sécheresse.

Pénétration : lucidité, finesse d’observation.

Petitesse : caractère de ce qui est de petite dimension.

Pinte : une pinte est une unité de mesure de volume pour des liquides.

Quittance : attestation écrite de remboursement d'une somme due.

Risible : propre à exciter une gaieté moqueuse.

S’amender : s'améliorer, se corriger

Singerie : grimace, attitude comique.

Sobriquet : surnom familier, généralement moqueur.

Sujette : exposé à...

Vanité : caractère de ce qui est frivole, insignifiant ; chose futile, illusoire.

Singerie


Vanité


Gourdin


L’œuvre en image

(de gauche à droite en partant du haut)

Image 1 : Naufrage (2016), nous l’avons choisie pour représenter le naufrage d’Arlequin et Iphicrate sur l’île.

Image 2 : Ivan Aïvazovski, tableau pour illustrer le naufrage des quatre personnages.

Image 3 : Arlequin empereur dans la lune, Antoine Watteau (1707), pour la représentation d’Arlequin dans la pièce.

Image 4 : Arlequin et Colombine, Edgar Degas, 1884. Nous l’avons choisie car il représente Arlequin qui discute avec Cléanthis.

Image 5 : l’Émancipation à la Réunion représente un maître qui est bien habillé, à côté de lui, on aperçoit des esclaves, Alphonse Garreau, 1849.